9 mai
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Le roi
Louis est sur son pont,
Tenant sa fille en son giron;
Elle se voudrait bien marier
Au beau Déon, franc chevalier.
« Ma fille, n'aimez jamais Déon,
Car c'est un chevalier félon;
C'est le plus pauvre chevalier
Qui n'a pas vaillant six deniers.
— J'aime Déon, je l'aimerais,
J'aime Déon pour sa beauté.
Plus que ma mère et mes parents,
Et vous, mon père, qui m'aimez tant.
— Ma fille, il faut changer d'amour,
Ou vous entrerez dans la tour.
— J'aime mieux rester dans la tour,
Mon père, que de changer d'amour.
— Et vite, où sont mes estafiers,
Mes geôliers, mes guichetiers,
Qu'on mette ma fille en la tour :
Elle n'y verra jamais le jour. »
Elle y fut bien sept ans passés
Sans que personne la put trouver.
Au bout de la septième année,
Son père vint la visiter :
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« Bonjour, ma fille, comment vous va ?
— Hélas, mon père, il va bien mal :
J'ai un côté mangé des vers,
Et les deux pieds pourris ès fers.
Mon père, avez-vous de l'argent,
Cinq à six sous tant seulement ?
C'est pour donner au geôlier,
Qu'il me desserre un peu les pieds.
— Oui-da, ma fille, nous en avons,
Et des mille et des millions:
Nous en avons à vous donner,
Si vos amours voulez changer.
— Avant que changer mes amours,
J'aime mieux mourir dans la tour.
— Eh bien ma fille, vous y mourrez,
De guérison point vous n'aurez. »
Le beau Déon, passant par là,
Un mot de lettre lui jeta:
Il y avait dessus écrit :
« Belle, ne le mettez en oubli;
Faites-vous morte ensevelir,
Que l'on vous porte à Saint-Denis;
En terre, laissez-vous porter,
Point enterrer ne vous lairrai. »
La belle n'y a pas manqué,
Dans le moment a trépassé;
Elle s'est laissée ensevelir,
On l'a portée à Saint-Denis.
Le roi va derrière en pleurant,
Les prêtres vont devant en chantant :
Quatres-vingts prêtres, trente abbés,
Autant d'évêques couronnés.
Le beau Déon passant par là :
« Arrêtez, prêtres, halte-là !
C'est m'amie que vous emportez,
Ah ! laissez-moi la regarder ! »
Il tira son couteau d'or fin
Et décousit le drap de lin :
En l'embrassant, fit un soupir,
La belle lui fit un souris :
« Ah ! voyez quelle trahison
De ma fille et du beau Déon !
Il les faut pourtant marier,
Et qu'il n'en soit jamais parlé.
Sonnez, trompettes et violons,
Ma fille aura le beau Déon.
Fillette qu'a envie d'aimer,
Père ne l'en peut empêcher ! »
Quatre ou cinq de ces jeunes abbés
Se mirent à dire, tout haut riant :
« Nous sommes venus pour l'enterrer,
Et nous allons la marier ! »
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Salade grecque |
Préparation : 20 minutes.
Pour 6
personnes
1 scarole, quelques radis roses, 1 petit fromage de chèvre sec, 1 boîte de
filets d'anchois,
3 tomates, 100 grammes d'olives noires de Grèce.
Pour la sauce : 2 cuillerées à soupe de vinaigre à l'estragon, 3 cuillères à soupe d'huile d'olive, ciboulette, sarriette, thym, tiges d'oignon vert hachées, sel, poivre.
Epluchez la salade les radis. Coupez-les en rondelles et les tomates en quartiers. Grattez le fromage coupez-le en cubes. Préparez la sauce. Mettez-la dans le fond du saladier. Mettez tous les ingrédients dans le saladier. Mélangez 10 minutes avant de servir pour que les parfums se mélangent bien. La scarole qui est une salade ferme n'aura pas le temps de s'affaisser.
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Omelette aux asperges et aux girolles |
Préparation : 45 minutes. Cuisson : 25 minutes.
Pour 4 personnes
12 œufs, 24
asperges vertes, 300 grammes de girolles, 80 grammes de beurre, 250 grammes de
crème fraîche, sel, poivre.
Lavez les asperges et faites-les cuire entières sans les gratter.
Rafraîchissez-les et égouttez - les. Coupez les pointes sur une longueur de 6
centimètres.
Passez les tiges au mixeur, afin d'obtenir une purée fine. Nettoyez les
girolles, lavez-les et essuyez-les délicatement. Dans une poêle faites-les
sauter à l'huile.
Egouttez-les dans une passoire et faites-les sauter à nouveau avec 30 grammes de
beurre.
Salez et poivrez-les.
Dans une casserole faites bouillir la crème, ajoutez la purée d'asperges, salez
et poivrez
puis mélangez jusqu'a obtenir une crème vert tendre.
Dans deux terrines ou saladiers, cassez les œufs (6 dans un récipient et 6 dans
l'autre).
Salez et poivrez puis battez en omelette.
Faites cuire dans deux poêles anti-adhésives avec 25 grammes de beurre ou l'une
après l'autre ou au mieux faites-en quatre.
Apres leur cuisson, faites-les rouler et glissez-les sur le plat ou sur chaque
assiette en glissant les têtes d'asperges dans une incision faites au couteau
sur l'omelette.
Nappez de crème d'asperges et décorez avec les girolles, servez aussitôt.
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Cerises au poêlon |
Cuisson : 15 minutes.
Pour 6
personnes
800 grammes de cerises, 2 décilitres de vin d'Arbois rouge, 6 cuillères à soupe
de sucre, 1 bâton de vanille, 1 cuillère à café de cannelle, 1 cuillère à soupe
de marasquin.
Dans une petite casserole versez le vin avec la cannelle. Remuez ajoutez la vanille et 4 cuillerées de sucre en poudre. Laissez réduire de moitié à feu assez vif en tournant de temps à autre pendant 7 minutes. Lavez et équeutez les cerises essuyez-les dans un papier absorbant. Dans un poêlon mettez 2 cuillerées à soupe de sucre et 1 cuillerée à soupe d'eau remuez faites chauffer à feu vif en inclinant la casserole en tous sens jusqu'à formation d'un caramel blond. Sans attendre ajoutez alors les fruits hors du feu et remuez bien. Laissez refroidir les cerises disposez-les dans de jolies coupes et arrosez-les avec le vin sucré parfumé au marasquin. Ces cerises peuvent aussi être accompagnées d'une crème pâtissière parfumée au kirsch. Dans ce cas supprimez le marasquin du sirop au vin. Veillez à utiliser des cerises bien mûres et non acides. A défaut de cerises fraîches prenez des cerises en conserves au sirop ou des cerises surgelées. Pour enrober les cerises préparez un caramel bien liquide. Arrêtez la cuisson dès que le sirop commence à jaunir sur les bords. S'il vous paraît un peu ferme ajoutez-y quelques gouttes de jus de citron ou de vinaigre cela lui évitera de durcir.
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La réclame
1900
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Salade de laitue à l’orange |
Préparation : 15 minutes. Pas de cuisson.
Pour 6 personnes
4 oranges, 2 cœurs de laitue, 12 cerneaux de noix, 2 cuillères à soupe d’huile d’olive, 2 cuillères à café d’eau de fleur d’oranger, 1 pincée de piment de Cayenne, 1/2 cuillère à café de cumin en poudre, sel.
Lavez et égouttez les laitues. Coupez les feuilles en lanières, laissez entières les feuilles des cœurs et mettez le tout dans un saladier. Pelez 3 oranges à vif, détachez les tranches et réservez-les. Pressez l’orange restante ajoutez au jus obtenu l’eau de fleur d’oranger, le cumin, le piment, l’huile. Emulsionnez en battant à la fourchette. Râpez ensuite les cerneaux de noix sur une râpe cylindrique à gros trous. Au moment de servir, versez la sauce sur la laitue. Répartissez la laitue dans les assiettes, posez dessus les tranches d’orange puis les noix râpées et servez.
Lapin aux olives noires |
Préparation : 20 minutes. Cuisson : 55 minutes.
Pour 6 personnes
1 lapin coupé en morceaux, 125 grammes de lard fumé, 150 grammes d’olives noires à la grecque, 6 gousses d’ail, 15 centilitres de vin blanc sec, 1 cuillère à café de thym émietté, 1 cuillère à soupe de brindilles de romarin, 2 cuillères à soupe d’huile, sel, poivre.
Rincez, épongez et huilez les morceaux de lapin. Salez-les et poivrez-les. Pelez les gousses d’ail et coupez-les en deux. Coupez la couenne des tranches de lard et divisez-les en bâtonnets d’1/2 centimètres. Versez le reste d’huile dans une sauteuse. Faites-y dorer les morceaux de lapin de tous les côtés, puis retirez-les et remplacez-les par les lardons, que vous ferez dorer 1 minute. Ajoutez les gousses d’ail et faites blondir pendant 2 minutes. Remettez les morceaux dans la sauteuse ajoutez le thym, le romarin, mélangez bien et faites cuire pendant 5 minutes. Versez le vin, couvrez et laissez cuire 30 minutes en mélangeant deux ou trois fois en cours de cuisson. Ajoutez alors les olives et le foie du lapin faites cuire 15 minutes à feu doux en mélangeant souvent. La cuisson terminée, versez le contenu de la sauteuse dans un plat et servez chaud accompagné de polenta.
Polenta |
Préparation : 5 minutes. Cuisson : 10 minutes.
Pour 6 personnes
300 grammes de fine semoule de maïs précuite, 50 grammes de beurre, 25 centilitres de lait, sel, poivre.
Versez le lait dans une casserole, ajoutez 75 centilitres d’eau, le beurre et portez à ébullition, salez, poivrez et baissez le feu. Versez la semoule en pluie dans la casserole et mélangez avec une spatule. Faite cuire en tournant 10 minutes. La polenta est cuite lorsqu’elle forme une masse compacte et lisse qui se détache facilement de la casserole. Versez-la alors sur un récipient plat, tassez et étalez la galette sur une épaisseur de 3 centimètres environ à l’aide d’une spatule préalablement trempée dans de l’eau froide. Tenez au chaud, avant de la découper en tranches au moment de servir.
Mousse au chocolat |
Préparation : 15 minutes. (4 heures à l’avance) Cuisson : 5 minutes.
Pour 6 personnes
350 grammes de chocolat noir amer, 60 grammes de beurre, 4 œufs, 1 cuillère à soupe de Grand Marnier, quelques pistaches pour décorer.
Cassez le chocolat en petits morceaux. Dans une casserole, faites-les fondre au bain-marie, sans y toucher. Cassez les œufs en séparant blancs et jaunes laissez les jaunes dans leur demi coque et versez les blancs dans un grand saladier. Dès que le chocolat a fondu, lissez-le à l’aide d’une spatule, puis ajoutez-y les jaunes, un par un et, 30 secondes après, tournez vivement chaque jaune, sans retirer la casserole du bain-marie. Ajoutez enfin le beurre, retirez la casserole du bain-marie, mélangez. Ajoutez le Grand Marnier et mélangez encore. Battez les blancs en neige ferme et ajoutez-en une cuillerée dans la casserole mélangez, puis versez le contenu sur les blancs. Mélangez encore en soulevant délicatement la préparation jusqu’à ce que le mélange soit parfaitement homogène. Versez la mousse dans un saladier de service et mettez-la au réfrigérateur 4 heures au moins avant de servir. Décorez de pistaches hachées ou d’amandes effilées et accompagnez de tuiles, nature ou aux amandes.
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Comment vous organiser |
La veille : préparez la mousse au chocolat et tenez la au frais.
4 heures avant le repas : faites cuire la polenta, mettez le lapin à cuire, pelez les oranges à vif pour la salade.
Au dernier moment : réchauffez la polenta et le lapin, terminez la salade à l’orange.
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Le mois de mai, de l'année, décide la destinée
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Les vins de France
Il est une heure où se rencontrent
Tous les grands vins dans un festin,
Heure fraternelle où se montrent
Le Laffitte et le Chambertin.
Plus de querelles, à cette heure,
Entre ces vaillants compagnons ;
Plus de discorde intérieure
Entre Gascons et Bourguignons.
On fait trêve à l'humeur rivale,
On éteint l'esprit de parti.
L'appétit veut cet intervalle,
Cette heure est l'heure du rôti.
Comme aux réceptions royales
Que virent les deux Trianons,
Circulent à travers les salles
Ceux qui portent les plus beaux noms.
A des gentilshommes semblables
Et non moins armoriés qu'eux,
Les grands vins, aux airs agréables,
Echangent des saluts pompeux.
Ils ont dépouillé leurs astuces,
Tout en conservant leur cachet,
- Passez, monsieur de Lur-Saluces !
- Après vous, mon cher Montrachet.
Pommard, en souriant, regarde
Glisser le doux Brame-Mouton,
Nul ne dit à Latour : " Prends garde !"
Par même le bouillant Corton.
Volnay raconte ses ruines
Au digne Saint-Émilion,
Qui l'entretient de ses ravines
Et des grottes de Pétion.
Jamais les vieilles Tuileries
Dans leurs soirs les plus radieux,
Ne virent sous leurs boiseries
Hôtes plus cérémonieux.
On cherche le feutre à panache
Sur le bouchon de celui-ci,
Et, sous la basque qui la cache,
L'épée en acier aminci.
Voici monsieur de Léoville
Qui s'avance en habit brodé,
Et qui, d'une façon civile,
Par Chablis se voit abordé.
Musigny, que d'orgueil on taxe,
Dit à Saint-Estèphe : " Pardieu !
J'étais chez Maurice de Saxe
Quand vous étiez chez Richelieu !"
" Moi, sans que personne s'en blesse,
J'ai, dit monsieur de Sillery,
Conquis mes lettres de noblesse
Aux soupers de la Du Barry !"
" Sans chercher si loin mon baptême,
Prophète chez moi, dit Margaux,
A la duchesse d'Angoulême
J'ai fait les honneurs de Bordeaux."
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Le jeune et rougissant Montrose,
Ayant quitté pour un instant
Le bras de son tuteur Larose,
Jette un regard inquiétant,
Et cherche, vierge enfrisonnée,
Rouge comme un coquelicot,
Mademoiselle Romanée
Auprès de la veuve Clicquot.
Certaine d'être bien lotie,
Malgré son air un peu tremblant,
Dans un coin, la Côte Rôti
Sourit à l'Ermitage blanc ;
Il en est du temps des comètes,
Qui, dépouillés, usés, fanés,
Sont dans des fauteuils à roulettes
Respectueusement traînés.
Un tel souffrant qu'on le décante
Fat dans sa fraise de cristal :
"Ah ! dit-il, plus d'une bacchante
M'aima dans le Palais Royal !"
A ce rendez-vous pacifique
Aucun ne manque ; ils sont tous là.
O le spectacle magnifique !
O le resplendissant gala !
Et quel bel exemple nous donnent
Ces vins dans leur rare fierté
Qui s'acceptent et se pardonnent
Leur triomphante égalité !
Charles Monselet